Prévenir les risques structurels pouvant entraîner l'effondrement d'un bâtiment

Lille, Marseille, Bordeaux, Lyon, Martigues… de trop nombreux cas d'immeubles effondrés dans l'actualité récente

Ces 5 dernières années, des effondrements d’immeubles spectaculaires, aux conséquences parfois dramatiques, reviennent régulièrement à la une des actualités. Cette série noire interpelle citoyens, collectivités et gestionnaires de patrimoine sur la meilleure façon de se prémunir contre ces risques. En France, les bâtiments anciens, construits il y a plus de 50 ans, représentent 60% du parc de logements collectifs.

Par ailleurs ces immeubles représentent des réalités très différentes en termes de typologie, mais également une grande diversité en termes de modes constructifs, entre les immeubles dits anciens, immeubles de bourg ou haussmanniens composés principalement de bois, de pierre et de mortier, et les immeubles « récents » à partir de l’après-guerre qui a vu une révolution progressive des techniques de construction, avec notamment la généralisation du béton armé et des structures métalliques.

Les causes pouvant conduire à un effondrement sont ainsi multiples et chaque immeuble est soumis à des facteurs de risques différents en fonction de ses caractéristiques.

Comment savoir si un bâtiment va s'effondrer ? Quels sont les signes d’alerte identifiables ?

Il existe de nombreux éléments qui permettent de repérer différents défauts révélant un risque important d'effondrement. Ces signes avant-coureurs doivent être identifiés au plus vite, car dans certaines situations le désordre est trop avancé et il n’est pas possible d’envisager de réparations. Afin de vous donner une idée, nous vous proposons une liste d’exemples, qui n’est bien évidemment en aucun cas exhaustive :

• Un tassement différentiel, lié par exemple à une modification des sols va se manifester sous la forme de désordre tels que des difficultés à manutentionner les ouvrants en façade ou encore des affaissements de planchers, visibles notamment au niveau des plinthes.
• Les fissures, que l’on va retrouver sur des immeubles construits côte à côte en centre-ville, s’appuyant mutuellement sur des murs porteurs qui ne sont pas doublés ou encore des murs non-porteurs qui ont pu le devenir au fil du temps du fait de l’évolution de la structure de l’immeuble : des fissures peuvent ainsi apparaître sur la façade, attention celles-ci ont pu être rebouchées avec du mortier qui n’aura qu’un effet « cosmétique ».
• On va retrouver également des fissures sur certains éléments à porte-à-faux comme des balcons ou tout signe de stagnation d’eau constituent également une alerte grave, car elles traduisent une fragilisation de la structure.
• Certains gonflements de murs de maçonnerie ne relèvent pas uniquement de l’effet de l’eau sur du mortier mais peuvent être le signe d’un pré-flambement des murs en moellons une déformation en profondeur du mur, remettant sérieusement en cause sa capacité à remplir son rôle porteur.

Quelles actions mettre en place afin de prévenir les risques d'effondrement d'un immeuble ?

La première chose à faire est de sensibiliser à la vigilance les habitants, propriétaires, bailleurs ou exploitants, afin que les alertes soient remontées le plus en amont possible. Un œil technique expérimenté et professionnel parviendra toute fois à déceler beaucoup plus efficacement des désordres. Aussi, il convient de faire réaliser des diagnostics techniques visuels, et si nécessaire des investigations instrumentées pour aller plus loin, voire mettre en place des dispositifs de surveillance : jauges, capteurs connectés… Certains évènements sont de bonnes opportunités pour faire réaliser ces diagnostics : à la suite d’un sinistre, en amont d’une rénovation ou encore en cas de vente du bien. Pour aller plus loin sur la mise en place de stratégies de prévention contre le risque d’effondrement, nous vous proposons un article dédié.

SOCOTEC dispose de nombreux experts du bâti, qui lors d’une première visite seront en mesure d’identifier d’éventuels désordres et seront en mesure de vous accompagner tout au long du processus de prévention, à travers la réalisation de diagnostics ou de surveillances plus poussés, jusqu’au contrôle de la réalisation des mesures correctives.