A la suite des multiples effondrements d'immeubles qui ont récemment secoué l'actualité impose aux acteurs du secteur de l'immobilier de s'interroger sur les stratégies à mettre en place pour prévenir ce risque. Un exercice d'autant plus complexe dès lors que l'on a gère un patrimoine immobilier important.
Besoin d’un conseil ?
Laissez-nous vos coordonnées afin qu’on puisse vous rappeler.
Je veux être contacté par un expertRéagir après la série de bâtiments effondrés à Marseille, Lille ou encore Paris
La France traverse depuis quelques années une « série noire » d’effondrements spectaculaires d’immeubles anciens de centre-ville, aux conséquences lourdes sur le plan matériel, mais aussi malheureusement souvent humain. D’autres événements de moindre ampleur, parfois tout aussi tragiques, reflètent également le niveau alarmant de l’état de notre patrimoine construit vieillissant : on pense en particulier aux 10 à 15 effondrements de balcons qui sont recensés chaque année. Du côté des propriétaires, se développe une prise de conscience sur la nécessité urgente d’améliorer les dispositifs de prévention pour la sécurité des personnes, afin de réduire autant que possible les impacts en premier lieu sur le plan humain, mais aussi en termes de réputation et de responsabilité pénal. Garantir la sécurité de ces biens constitue aussi un enjeu financier primordial pour tout propriétaire de patrimoine. Pour parvenir à élaborer et mettre en œuvre une stratégie de prévention du risque d’effondrement efficace, a fortiori lorsque l’on a un patrimoine important à gérer, quels vont être les leviers à actionner ? Quels rôles donner aux différentes parties prenantes ?
Après avoir évoqué les causes techniques dans un précédent article, nous vous proposons d’aborder le sujet de la prévention du risque d’effondrement sous un angle plus stratégique et organisationnel.
Quel peut être le rôle des locataires/occupants pour identifier les signes révélateurs d'un risque ?
Leur présence au quotidien dans le bâtiment leur offre une position privilégiée de lanceurs d’alerte, néanmoins la perception des risques reste très subjective selon les habitants, amplifiant un désordre mineur, négligeant un signe qui peut se révéler. Les occupants de l'immeuble doivent ainsi être sensibilisés pour repérer les signaux permettant de déceler un risque structurel. Pour que ces alertes soient vraiment efficaces, un effort de formation très lourd est donc requis et il ne faudra de toute façon en aucun cas se reposer sur leur seule vigilance.
Comment les propriétaires/bailleurs peuvent-ils mettre en place un dispositif de prévention contre les causes du risque d’effondrement ?
Leur action de long terme sur le bâtiment leur permet de mettre en place de véritables stratégies de prévention contre le risque d’effondrement. La première étape consiste à recenser l’ensemble des biens de votre patrimoine, compiler leurs caractéristiques, leurs éléments structurels, leurs équipements... : l'ensemble des éléments pouvant présenter un risque. A la suite de cela il convient de :
- S’assurer du suivi par un prestataire de chaque bâtiment,
- Compiler les documents de rapports d’intervention ou d’essai, ainsi que les documents réglementaires,
- Vérifier que chaque anomalie relevée a bien fait l’objet d’actions ou de suivis appropriés,
- Faire appel à un organisme de contrôle en cas de manquement afin d'obtenir un rapport d'expertise.
La réalisation de visites de sécurité régulières par des équipes formées va permettre, à travers une checklist préétablie, de faire le tour de l’ensemble des points de vigilance. Ces pré-diagnostics permettront de remonter des anomalies constatées, qu'il s'agisse de fissurations, de signe d'infiltration d'eau ou encore un équipement en mauvais état. Pour chaque risque identifié, un principe de précaution doit être appliqué, les mesures nécessaires doivent être prises : faire venir un prestataire pour une investigation plus poussée ou encore condamner l’accès à une zone à risque, un balcon par exemple. L'établissement d'un périmètre de sécurité est nécessaire le temps que le doute sur les conditions de sécurité soit levé et le risque maîtrisé, une fois que les actions préconisées par le diagnostic approfondi auront été réalisées.
Une démarche de suivi doit également être mise en place, afin de s’assurer de la bonne réalisation des actions correctives grâce à des indicateurs d’avancement, contrôler le suivi régulier de points de vigilance, optimiser l’autonomie et l’efficacité des équipes internes en charges des pré-diagnostics en les formant régulièrement aux problématiques de solidité, leur permettant d’appréhender au mieux les risques…
De quels outils les organismes tiers de confiance disposent-ils pour identifier les risques d’effondrement ?
Dès lors que le moindre doute se présente, le recours à un organisme tiers de confiance, spécialiste des problématiques de solidité des structures est vivement recommandé, afin de pousser l’analyse aussi loin que possible dans l’identification du risque et des actions à mener pour le corriger. On distingue trois niveaux de diagnostics :
- Le diagnostic technique visuel : qui détermine la gravité des pathologies des structures visibles à travers une analyse documentaire, suivi d'une visite du site qui permet de donner un premier avis sur l’état de gravité des éventuels désordres identifiés et des actions à mener. Sa limite va cependant de ne pas pouvoir identifier l’état de conservation des structures « cachées », tels que les planchers bois couverts d’un plafond en plâtre ou encore les murs masqués par une cloison de brique.
- Le diagnostic technique visuel et instrumenté : grâce à des méthodologies d’essais, d’auscultations et de surveillance, cette analyse va permettre de déterminer les caractéristiques mécaniques des matériaux. Ces analyses « en profondeur » des éléments les moins visibles ou accessibles sont menées grâce à une panoplie d’outils spécialisés : pachomètres, radars, caméras endoscopiques, caméras thermiques, ou encore drones… Elles permettent d’obtenir des conclusions exhaustives sur l’état de conservation du bâtiment, ainsi qu’une série de recommandations adaptées.
- Les surveillances de la santé du bâtiment : grâce à des dispositifs tels que des jauges ou des capteurs connectés il est possible de suivre l’évolution d’un désordre mineur identifié, afin d’être alerté si son évolution s’aggravait jusqu’à présenter un risque à traiter.
SOCOTEC dispose de nombreux experts du bâti, qui pourront vous accompagner dans l’élaboration et la mise en œuvre de votre stratégie de prévention contre le risque d’effondrement. Lors d’une première visite nos diagnostiqueurs seront en mesure d’identifier d’éventuels désordres. Ils pourront vous conseiller sur les éventuelles actions à mener, à commencer par la réalisation de diagnostics ou de surveillances plus poussés, jusqu’au contrôle de la réalisation des mesures correctives.
Besoin d’un conseil ?
Laissez-nous vos coordonnées afin qu’on puisse vous rappeler.
Je veux être contacté par un expert
Ajouter un commentaire