Dans le cadre d’un projet neuf ou de mise à niveau, le constructeur et/ou l’exploitant d’un entrepôt classé ICPE doit pouvoir justifier que la conception du bâtiment intègre la maîtrise du risque incendie. Pour ce faire, la modélisation du déroulement d’un sinistre et l’analyse des conséquences sur le comportement mécanique de la structure à l’aide d’outils numériques adaptés procure plusieurs avantages. Explication.
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Je veux être contacté par un expertAvec le développement de la vente par correspondance, les entrepôts logistiques sont devenus de plus en plus grands. Au fils des années, les ouvertures d’installations de stockage de plus de 50 000 m² sont ainsi devenues la norme. De leurs côtés, les tailles unitaires des cellules qui composent ces dites installations n’ont cessé de croître : de 3 000 à 12 000 m², voire plus dans certains cas. Les enjeux lors d’un incendie sont ainsi désormais complètement différents. Que ce soit d’un point de vue humain, matériel ou financier, les conséquences d’un sinistre peuvent être rapidement désastreuses. En premier lieu pour la sécurité des collaborateurs travaillant dans l’entrepôt et celles des personnes intervenant pour éteindre l’incendie, ensuite pour l’entreprise elle-même et enfin pour l’environnement et la santé des populations environnantes (fumées toxiques, matières dangereuses entraînées par les eaux d’extinction vers le milieu naturel, etc.).
Une réglementation plus lisible
Pour y faire face, le législateur a dans un premier temps décidé de simplifier la réglementation applicable aux entrepôts classés ICPE – à savoir les entrepôts couverts de stockage de matières et de produits combustibles d’un volume supérieur à 500 tonnes.
Jusqu’en avril 2017, la réglementation concernant les prescriptions générales et les dispositions constructives n’était pas exactement la même suivant le type de matières stockées. Ainsi, il existait un texte spécifique par matériau. Tous ces textes ont été abrogés et regroupés en un seul et même texte. Il regroupe les quatre régimes principaux selon le type de stockage : les entrepôts stockant du plastique, du papier, du carton, du bois, et enfin les entrepôts stockant des matières combustibles ne pouvant pas être dissociées, à l’image des plateformes logistiques approvisionnant les grandes surfaces, ou l’on peut trouver du carton mélangé avec du plastique ou encore du bois.
Objectifs affichés du législateur : homogénéiser les dispositions constructives, quelles que soient les matières combustibles stockées (bois, papier, carton, plastique), et assurer une meilleure cohérence entre les quatre régimes en conservant cependant une gradation des exigences en fonction des dangers présentés.
Étude de non-ruine en chaîne
Dans ce cadre, le législateur a imposé aux constructeurs d’entrepôts classés ICPE de réaliser une étude de non-ruine en chaîne. Cette dernière a pour objectif de démontrer qu’en cas d’incendie dans l’une des cellules de stockage, la ruine d’un élément de structure n’entraînera pas l’effondrement des cellules avoisinantes de proche en proche, et que le sinistre ne se propagera pas aux cellules voisines. Et qu’en cas d’effondrement de la structure en feu, celle-ci ne le fera pas vers l’extérieur ni, a fortiori, sur les équipes de secours. L’étude devra également démontrer que les dispositions constructives permettent de faire en sorte que le développement de l’incendie soit compatible avec une évacuation complète des personnes travaillant dans l’entrepôt.
Et s’il est assez simple de justifier des moyens mis en œuvre – murs coupe-feu entre les cellules, charpentes indépendantes, extractions de fumées, etc. –, il est cependant beaucoup plus difficile de démontrer leur réelle efficacité.
Modéliser le déroulement d’un sinistre
Pour y parvenir, il existe une solution qui consiste à modéliser – à l’aide d’outils numériques–le déroulement d’un incendie. Une technique qui permettra d’étudier en 3D le comportement au feu de l’entrepôt et de ses structures. Tout comme elle montrera si ces dernières sont susceptibles de s’effondrer et, le cas échéant, au bout de combien de temps.
La modélisation offrira également la possibilité de visualiser et de quantifier la dispersion des fumées et autres émanations toxiques, d’étudier l’efficacité du système de désenfumage ou du réseau sprinkler, et de simuler en 3D l’évacuation des personnes présentes dans l’entrepôt. Enfin, elle permettra de prévoir et d’identifier les éléments structurels à renforcer pour faire en sorte que la structure ne s’effondre pas si elle venait à être la proie des flammes.
Une modélisation réalisée par un organisme expert à l’image de SOCOTEC renforcera le crédit de votre projet lors des procédures pour l’obtention des différentes autorisations administratives à sa mise en route. En outre, elle donnera une valeur ajoutée au bâtiment en cas de revente.
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