Rendre interopérables les données de gestion de patrimoine immobilier

La démocratisation de l’usage du BIM a démultiplié le nombre de données liée à un bâtiment. A l’intérieur de la maquette numérique, on retrouve tout type d’informations (géométriques, techniques ou même administratives), sur tous les éléments composant le bâtiment, de la simple porte à la plus complexe des installations CVC. Les données y sont parfaitement structurées, c’est d’ailleurs l’une des forces du BIM. Une complexité demeure dès lors que l’on souhaite exploiter ces données sans pour autant afficher la maquette numérique. C’est-à-dire lorsque l’on veut extraire les données de la maquette et les faire converger vers une plateforme de gestion de patrimoine immobilier.

Exploiter les données BIM à un niveau macro

Pour un asset manager, l’objectif est de disposer sur une seule plateforme de l’intégralité des données liées à son patrimoine. Il souhaite accéder à l’ensemble des données BIM des bâtiments qu’il gère ainsi que ses données métier, sans avoir à ouvrir les maquettes qui les contiennent. L’interface doit lui permettre de visualiser les informations qui l’intéressent, de filtrer selon tous types de critères : d’observer par exemple le niveau de maintenance de toutes les chaudières sur une zone géographique précise. On se heurte alors à la multiplicité des standards informatiques, qui rendent cette agrégation de données beaucoup plus complexe qu’elle n’y paraît.

La chimère d’un langage universel

La digitalisation du secteur de l’immobilier se fait très rapidement et pas toujours de façon concertée. Il en ressort une multitude d’acteurs, à des niveaux de maturité digitale variés, utilisant une multitude d’outils, employant une diversité de langages, mis en œuvre selon des logiques propres à chaque projet… Autant de facteurs qui rendent difficile d’envisager l’emploi d’un référentiel commun unique.

On pourrait en effet penser qu’il serait simple de demander à tous ses partenaires d’utiliser une structuration de données similaires, codifier tous les objets de la même façon, avec un système de tags et mots-clés similaires, afin que l’intégration dans n’importe quelle plateforme de gestion soit facilement réalisable… Les retours d’expérience plus que mitigés sur le sujet prouvent qu’il n’en est rien.

Rendre les données interopérables

Une autre façon d’aborder le sujet serait de traduire les données lors de leur importation sur la plateforme où elles seront regroupées et uniformisées. C’est dans ce sens que les équipes de SOCOTEC ont travaillé. L’outil qu’elles ont développé est un service multilingue, capable de décrypter via des Applications Program Interfaces ou Api des centaines de standards informatiques. L’applicatif dispose d'un référentiel de description des biens lui permettant de réaliser des correspondances avec tous les langages

Les informations ainsi traduites sont ensuite consolidées de façon structurée sur une plateforme, sur laquelle le gestionnaire de patrimoine pourra venir brancher tous ses outils métiers : GMAO etc. Cette uniformité des données du bâtiment sera également précieuse lors de la vente des biens, fournissant à l’acquéreur une vision complète de l’état du bâtiment. Globalement, tout au long du cycle de vie du bâtiment, l’interopérabilité des données facilite la collaboration entre les différents acteurs et permet d’optimiser la gestion des assets, tout en garantissant un parfait maintien de la conformité vis-à-vis des différentes réglementations.